Du côté de Villers-bocage
Des petites routes et des prairies à perte de vue, voilà pour le décor.
Des hameaux isolés où l'on entend les cloches de l'église. Un tracteur chargé de fumier passe. Les hommes sont au travail dans les champs, les femmes ont préparé le repas, ambiance d'un autre temps. La ferme où je m'arrête est une petite exploitation, une centaine de bêtes : vaches laitières, veaux, boeufs à viande, un couple d'agriculteur y travaille. L'accueil est simple mais chaleureux. Gratin de fruits de mer, poulet fermier, légumes, salade, fromage, crème et gâteau au chocolat, tarte aux fraises. Tout cela arrosé de vin blanc, de cidre, de vin rouge, de calvados avec le café. Après un tel repas, je vais me promener sur les chemins mais la pluie menace. Toute la famille est partie aux champs pour ramener deux vaches prêtes à vêler. La vie du couple est rythmée par le troupeau. Levés à 5 heures du matin pour la première traite puis les travaux journaliers. A 6 heures du soir, on rentre les vaches pour la dernière traite. Jamais de jours de repos, ni de vacances pour 1200 euros par mois pour deux. Les normes européennes obligent l'agriculteur à réaménager son exploitation, coût de l'opération : 20 000 euros. Impossible pour lui, l'endettement serait trop lourd à 4 ans de la retraite. Il choisit de s'acquitter de l'amende de 7000 euros environ. Qui a dit la vie est un long fleuve tranquille ?!! Ce jour là, occupée à observer et à écouter, je n'ai pas sorti l'appareil photo.